Anne Pélouas, collaboration spéciale
Le Soleil
Pour se prémunir contre le mal de l'altitude, les meilleurs treks au Ladakh prévoient de passer au moins trois jours à Leh. Belle occasion de visiter les monastères environnants. Dans ce «pays» à fort accent bouddhiste lamaïste et qui a accueilli de nombreux réfugiés tibétains, ils sont presque aussi nombreux que les colorés moulins à prières tibétains installés au bord des rues et des routes de campagne!
Au nord-ouest de Leh, Phiyang organise deux fois par an un «festival monastique» très couru dans sa cour intérieure, avec musiciens et danseurs en costumes rituels. Perché sur un promontoire, le monastère du XVIe siècle abrite un temple richement orné de fresques anciennes, tandis qu'un autre abrite notamment de vieux bronzes cachemiris.
Moins fréquenté, le monastère de Chemrey - à une cinquantaine de kilomètres de Leh - a un charme fou. Il trône au sommet d'un piton rocheux dominant une vallée verdoyante au milieu du désert. On grimpe à l'intérieur pour visiter cours intérieures, salle de prières aux murales représentant plus de 1000 bouddhas, temple ancien aux divinités et fresques noircies par la fumée des lampes, bibliothèque contenant de rares livres sacrés; un escalier encore pour atteindre le toit et prendre la mesure de l'immensité du désert.
Visite au monastère
Au retour vers Leh, on visitera encore le monastère Thiksé, doté de cinq temples et dédié au futur Bouddha, avec une statue de 12 mètres de haut le représentant, une superbe fresque représentant la «roue de la vie». Si l'heure s'y prête, on assistera en direct à la cérémonie quotidienne des moines, au cours de laquelle ils se recueillent en musique et en psalmodies.
Avant la sortie, arrêt requis au bureau du «moine-médecin», qui fournit pour trois fois rien aux passants quelques potions magiques à base de plantes!
À Leh la trépidante, la rue principale est l'artère commerciale par excellence, riche en restaurants et en magasins. On peut s'y procurer à bon prix le réputé pashmina (type de laine de cachemire récoltée sur les chèvres des hautes montagnes himalayennes), de jolis bijoux vendus dans de petits marchés tibétains ou tout ce qui manque pour un trek. Les fruits secs sont délicieux, particulièrement les abricots locaux! Et la ville compte plusieurs boutiques vendant du matériel de plein air imitant très bien les grandes marques, y compris canadiennes...
Logez de préférence un peu à l'écart du centre-ville pour découvrir les jolies guesthouses de Leh et leurs charmants jardins potagers et floraux. Pour découvrir cette «face cachée» de Leh et comprendre pourquoi ces jardins sont si luxuriants dans une région si aride, n'hésitez pas à vous perdre dans les ruelles qui longent de petits canaux traversant la ville de part en part.
Ils servent à l'irrigation des jardins selon une technique consistant à ouvrir et fermer des dizaines de canaux secondaires à l'aide de grosses pierres! Au détour d'une ruelle, vous assisterez peut-être à la fabrication artisanale de «briques» de terre et de ciment utilisées pour l'érection de murs et de murets.
Source: http://www.lapresse.ca/le-soleil/voyages/201208/30/01-4569771-le-petit-tibet.php