Louise Gaboury
À bord du Thello, entre Paris et Venise — Oui, je sais bien qu’il y a des façons plus rapides de se rendre à Venise. Il y a même, en saison, un vol direct sans escale, que j’ai d’ailleurs utilisé pour rentrer à Montréal. Mais j’aime le train. J’aime son côté suranné et l’image de grand départ et de voyage qu’il évoque. J’aime même les trains de nuit.
On m’a dit : « Mais la nuit, tu ne verras rien ! » En fait, en juin, les journées étant très longues, j’ai pu profiter à satiété de la beauté des paysages, de la pleine lune sur les montagnes au lever du soleil doré en quittant Milan…
Bref, j’ai fait l’essai du Thello, un train de nuit qui relie Paris et Venise en 14 heures. Partie de la gare de Lyon à 19h45, je suis arrivée à la gare Santa Lucia à 9h35, passablement fraîche et dispose.
Les passagères
On demande aux passagers d’arriver à la gare de Lyon 30 minutes avant le départ. Débarquée à Paris en fin de matinée, j’y étais longtemps à l’avance ! J’ai pu bénéficier sur place d’un bon repas à la terrasse intérieure de l’Express Bleu, où on peut manger décemment pour pas trop cher, et profiter de l’accès gratuit à Internet sans fil.
À bord, deux sympathiques jeunes femmes répondent à nos questions et collectent nos passeports pour éviter d’avoir à nous réveiller quand le train franchit la frontière suisse. Elles remettent aux passagers qui y ont droit la petite trousse de nuit et les coupons pour la boisson du soir et le petit-déjeuner du lendemain.
Les passagères voyageant seules ont accès à un compartiment-couchette qui leur est exclusivement réservé. J’ai rapidement fait connaissance avec mes deux colocs d’une nuit, une étudiante américaine et une touriste japonaise.
En version jour
En version jour, le wagon se compose de trois fauteuils côte à côte. Deux heures après le départ, les préposées viennent transformer le compartiment pour la nuit. J’ai le lit du bas, la Japonaise, celui du milieu, et l’Américaine, celui du haut.
La jeune Japonaise, qui va à Milan, s’inquiète de rater son arrêt. En fait, elle m’a réveillée en se levant une heure avant l’entrée en gare de Milan. L’idéal serait de laisser la couchette du bas au passager qui descend en premier…
L’espace convivial de la voiture-restaurant peut recevoir 36 passagers à raison de quatre par table. À vue de nez, les menus paraissaient un peu chers : de 20 à 28 euros, selon qu’on choisit plat chaud-dessert ou entrée-plat chaud-dessert.
Le petit-déjeuner, compris pour les passagers en voiture-lit, (dont moi !) et optionnel avec supplément pour ceux des voitures-couchettes, y est servi. Il comprend un jus de fruits, un café et un croissant.
Bilan: une expérience très agréable, cent fois plus que le trajet de nuit entre Saint-Pétersbourg et Moscou que j’ai fait il y a quelques années, mais évidemment pas à la hauteur du service Via1 que j’ai expérimenté entre Toronto et Winnipeg…
Ce n’est pas l’Orient Express, mais je récidiverais volontiers!
Depuis le 11 décembre 2011, Thello dessert quotidiennement Paris et Venise vers Paris. Les trains s’arrêtent dans chaque sens à Dijon, Milan, Brescia, Verona, Vicenza, Padova et Venise (Mestre et Santa Lucia).
Le prix d’un aller simple avec couchette dans une voiture-lit, pour trois personnes, en juin dernier: 166 $US.
Source: http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/358017/slow-travel-paris-venise-en-train