L'ouverture sur la baie de La Havane d'une vaste brasserie autrichienne dans un ancien entrepôt de bois et tabac a marqué fin mars le premier pas d'un ambitieux programme d'urbanisme visant à convertir au tourisme l'historique port de la capitale cubaine.
Pouvant accueillir jusqu'à 450 personnes, la vaste halle métallique, simplement rebaptisée « ancien entrepôt du bois et du tabac », est devenue le premier établissement public situé directement au bord des eaux de la vaste baie de La Havane, essentiellement consacrée au commerce depuis cinq siècles.
Un demi-million de dollars ont été investis dans l'entreprise, qui importe d'Autriche tous les malts et autres produits nécessaires à la brasserie.
Autour de l'entrepôt, des brigades d'ouvriers convertissent les abords en promenade pavée, bouleversant l'apparence des quais où durant des siècles ont abordé les navires chargés des richesses du Nouveau Monde à destination de l'Espagne et du reste de la planète.
Couvrant plus de 5 km2 et abritant encore de nombreuses activités industrielles, dont une raffinerie, la baie de La Havane est appelée à de nouveaux horizons.
Trop étroite et pas assez profonde pour les nouveaux navires de commerce, la baie de La Havane se tourne vers le tourisme, grâce à l'ouverture à Mariel, 50 km plus à l'ouest, d'un nouveau « mégaport » destiné aux navires-gros porteurs et comptant une zone d'entreprises de 465 km2.
Avec le transfert des activités commerciales et industrielles à Mariel, le port de La Havane se voit en marina, ouverte au tourisme, deuxième activité économique de l'île derrière l'exportation de services professionnels.
Le chemin sera long. Rien n'est encore prévu pour la fermeture de la raffinerie dont les fumées obscurcissent le ciel du fond de la baie, et le nettoyage des eaux est un travail long et laborieux.