De la prison des ours au vaisseau fantôme / travel

Yves Ouellet, collaboration spéciale
Le Soleil

En dehors de l'observation estivale des bélugas, Churchill offre suffisamment de découvertes étonnantes pour meubler un séjour qui s'étend habituellement sur trois ou quatre jours. Le village de moins de 1000habitants est dénué de charme, mais un choix d'excursions permet de découvrir nombre d'attraits aussi fascinants qu'insolites.


Historiquement, l'embouchure de la rivière Churchill a joué un rôle déterminant dans le commerce de la fourrure dès la première moitié du XVIIIesiècle et la Compagnie de la Baie d'Hudson y a érigé une impressionnante forteresse de pierre, le Fort Prince of Whales, devenu un site national historique du Canada.

 Impressionnantes épaves

 Une visite guidée en bus nous conduit à la «prison des ours» où l'on garde en captivité les ours polaires trop menaçants pour la population avant de les relâcher au loin. Au fil de la route de terre, on aperçoit un vaisseau fantôme, le M/V Ithaca, qu'une tempête a poussé sur le rivage en 1960. Une autre épave retient l'attention, celle de Miss Piggy, un bimoteur qui s'est écrasé sur les rochers du littoral en 1979. On croise ensuite les anciens sites des bases militaires «démembrées» dans les années 60 et dont il ne reste que deux radars de la ligne DEW et quelques bâtiments. Churchill a aussi abrité une importante base de lancement de fusées qui a propulsé 3000engins balistiques pour des recherches sur le climat et les aurores boréales. Alors que des démineurs fouillent toujours le territoire, un de ces missiles trône au bord de la route, près du nouveau Centre de recherche nordique.


 La visite nous permet aussi de constater la diversité des écosystèmes en présence, Churchill se situant à la limite de la forêt boréale, de la toundra couverte de fleurs et de la taïga nordique. Le guide nous y accompagne en randonnée, carabine en bandoulière, dans l'espoir d'apercevoir un des ours blancs qui passent l'été dans le secteur.