Des bouteilles d'eau, des tubes de crème à raser et même... des boîtes de sirop d'érable. Chaque année, les agents de contrôle interceptent à l'aéroport une panoplie d'articles que les voyageurs transportent - par distraction ou par ignorance - dans leur bagage à main. Mais alors, qu'est-ce qui peut vous suivre en cabine? Petit rappel à l'approche de la belle saison.
Il est fréquent de voir le regard des voyageurs, enthousiastes à l'idée de s'envoler pour Los Angeles ou Paris, s'inquiéter soudainement lorsque leur bagage à main avance et recule à plusieurs reprises sur le tapis roulant des agents de contrôle. La faute commise: ils transportent dans leurs effets personnels... une bouteille d'eau.
Selon l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), la fameuse bouteille d'eau figure en tête du palmarès des objets les plus interceptés dans les aéroports du pays. «C'est de loin la plus grande coupable», affirme Mathieu Larocque, porte-parole de l'ACSTA, qui indique toutefois que l'organisme gouvernemental ne comptabilise pas le nombre de bouteilles saisies. Les gels, crèmes à raser ou lotions hydratantes arrivent au second rang. Puis, suivent les couteaux suisses, les ciseaux et outils de toutes sortes. En ce qui concerne cette catégorie d'objets, l'ACSTA estime en avoir intercepté 500 000 au pays en 2011.
Rappelons que, depuis 2006, tous les liquides (café, eau), aérosols (déodorants, fixatifs) ou gels (gel coiffant, confiture, yogourt) doivent être placés dans des contenants de 100 ml ou moins si les voyageurs souhaitent les emporter en cabine.
Les petits ciseaux dont les lames ne mesurent pas plus de 6 cm ou 2,4 po (entre l'articulation, ou le pivot, et l'extrémité) sont également permis dans les bagages de cabine. Les vacanciers qui transportent avec eux muffins et fruits en guise de déjeuner pourront sans problème conserver leur repas. Les aliments solides sont habituellement permis. Avertissement toutefois à ceux qui ne peuvent partir sans leur yogourt ou leur beurre d'arachides, ils doivent être transportés dans des contenants de moins de 100 ml.
Le sort des objets interceptés
Mais qu'arrive-t-il à la traditionnelle boîte métallique de sirop d'érable, à la bouteille de vin ou encore au couteau suisse quand les agents les découvrent à l'intérieur des sacs des voyageurs?
D'abord, les vacanciers ne sont pas forcés de les abandonner, surtout s'ils ont une valeur réelle ou sentimentale, tient à souligner Mathieu Larocque. S'ils ne sont pas pressés par le temps, ils peuvent toujours rebrousser chemin et retourner au comptoir de leur compagnie aérienne pour enregistrer l'article en question. Si des membres de la famille venus les conduire à l'aéroport sont toujours dans les parages, ils peuvent également leur remettre l'objet ou encore aller le porter dans la voiture si elle est garée dans le stationnement.
Certains aéroports offrent également des services postaux ou de location de casiers pour entreposer les articles. Évidemment, le coût de ces services est assumé par les voyageurs.
Si toutes ces options ne conviennent pas, les passagers doivent alors dire adieu à leur confiture maison ou à leur bouteille de rhum. Quel sort leur sera ensuite réservé?
L'ACSTA n'a pas le pouvoir législatif de saisir les objets. Elle doit donc s'en départir. Les bouteilles d'eau, boîtes de conserve, shampoing prendront le chemin des ordures ou du recyclage. Puis, «les bouteilles d'alcool sont détruites selon un protocole très spécifique (documentation, témoin, etc.)», explique Mathieu Larocque. Les couteaux, ciseaux et autres outils sont remis à des organismes caritatifs qui vendent les articles aux enchères afin de recueillir des fonds. Les voyageurs qui devront remettre aux agents leur ouvre-bouteille de vin préféré se consoleront peut-être en apprenant qu'il servira au moins à une bonne cause...
Infos: www.catsa-acsta.gc.ca
Voyager avec bébé
Les préparations et aliments pour nourrissons sont permis dans le bagage à cabine, de même que les biberons remplis de lait, d'eau ou de jus. Dans ce cas bien précis, les quantités de liquide peuvent surpasser 100 ml. Pour pouvoir monter à bord de l'avion avec ces produits, il faut voyager avec un enfant de moins de 2 ans. Les pochettes réfrigérantes sont assujetties aux restrictions relatives aux liquides. Il est recommandé de congeler une bouteille de lait ou de préparation pour nourrissons, ou encore d'apporter un sac de légumes solides congelés (par exemple, des pois), pour garder les produits au froid.
Bienvenus à bord
Croyez-le ou non, ces articles peuvent vous accompagner en cabine:
- armes-jouets qui ne ressemblent pas à une véritable arme
- aiguilles à tricoter
- camisoles de force
(Source: Administration canadienne de la sûreté du transport aérien)
Source: Nathaëlle Morissette (La Presse)