Quarante ans après la fin de la guerre du Vietnam, le géant américain McDonald's y a ouvert samedi (8 février) son premier restaurant, espérant convertir au Big Mac la classe moyenne grandissante du pays communiste.
Ses concurrents comme KFC, Burger King et Pizza Hut se disputent déjà les 90 millions de consommateurs vietnamiens. Des centaines d'entre eux ont néanmoins fait la queue dès samedi matin à Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique du pays, certains bien avant l'heure d'ouverture.
L'an dernier, Starbucks avait franchi le pas et ouvert à Ho Chi Minh-Ville, l'ancienne Saïgon, devenant le lieu de rendez-vous privilégié des jeunes urbains.
Malgré une croissance ralentie et des craintes sur le secteur bancaire, « c'est le bon moment » pour ces grandes enseignes internationales de la restauration rapide pour s'implanter au Vietnam, estime Sean Ngo, du cabinet de consultants Vietnam Franchises.
Le Vietnam, certes tenu par un régime à parti unique où toute contestation est réprimée, s'est largement ouvert à l'économie de marché depuis des réformes économiques mises en place au début des années 1990.
L'arrivée de McDonald's dans ce pays qui évoque surtout la guerre du Vietnam en Occident reste un symbole fort. Des marques américaines comme Coca-Cola y étaient accessibles après la guerre du Vietnam, achevée en 1975 sur la chute de Saïgon et la réunification du pays. Mais les entreprises américaines avaient déserté un Sud désormais sous la férule du régime communiste de Hanoï.
Aujourd'hui, les grandes chaînes de restauration rapide espèrent bien capter les consommateurs de ce pays où le niveau de vie augmente et où les élites lisent l'édition locale de Forbes, lancée l'an dernier, même si les inégalités sociales sont importantes.
McDonald's a ainsi introduit un « McPork » dans son menu, les Vietnamiens raffolant du cochon.